Après plus de quarante ans à la tête du Cameroun, Paul Biya a été réélu pour un huitième mandat consécutif avec 53,66 % des suffrages, selon les résultats officiels annoncés par le Conseil constitutionnel. Une victoire contestée par son principal rival, Issa Tchiroma Bakary, qui dénonce des irrégularités et revendique la victoire.
Le Cameroun vient de tourner une nouvelle page de son histoire politique, sans véritable surprise. À 92 ans, Paul Biya conserve le fauteuil présidentiel qu’il occupe depuis 1982, renforçant encore son statut de doyen des chefs d’État en exercice sur le continent africain. Malgré son âge avancé et les appels de l’opposition à un renouveau démocratique, le président sortant a su maintenir son emprise sur le pouvoir grâce à une machine électorale bien rodée et un appareil d’État solidement aligné derrière lui.
Son adversaire principal, Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre devenu opposant, conteste vigoureusement ces résultats. Selon lui, les chiffres officiels ne reflètent pas la réalité des urnes. Dans plusieurs régions du pays, notamment au Nord et dans certaines zones anglophones, des voix s’élèvent pour dénoncer des irrégularités et réclamer un recomptage. Le climat post-électoral reste tendu, alors que la population camerounaise, partagée entre résignation et colère, s’interroge sur l’avenir politique d’un pays où la jeunesse représente plus de 60 % de la population.
La réélection de Paul Biya ouvre un nouveau chapitre dans une continuité presque historique. Mais derrière les discours officiels de stabilité, le Cameroun semble à la croisée des chemins : entre la fidélité à un chef devenu institution et l’aspiration d’un peuple qui rêve, enfin, d’un véritable changement.
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