Mort de Raila Odinga : Le Kenya perd son dernier grand bâtisseur de la démocratie

L’ancien Premier ministre kényan et chef historique de l’opposition, Raila Odinga, est décédé ce mercredi 15 octobre 2025 en Inde à l’âge de 80 ans. Figure centrale des luttes démocratiques depuis les années 1980, il laisse derrière lui un héritage politique indélébile, marqué par la quête de justice sociale, de réformes et d’unité nationale.

Raila Odinga fut de ceux qui ont façonné la conscience politique du Kenya moderne. De la cellule de prison où il fut enfermé pour ses convictions, jusqu’à la primature qu’il occupa entre 2008 et 2013, il n’a cessé de défendre la démocratie, parfois au prix de sa liberté et de sa santé. Charismatique et intransigeant sur ses principes, il symbolisait la résistance contre les abus du pouvoir et la dérive autoritaire. Sa voix, ferme mais inclusive, a su fédérer les espoirs d’un peuple avide de changement.

Son engagement dépassait le cadre partisan. Visionnaire, Raila Odinga a toujours cherché à concilier les fractures ethniques et sociales du pays, plaidant pour un État plus juste et plus transparent. Jusqu’à son dernier souffle, il demeurait une référence morale et politique sur le continent. Sa mort, survenue à Ernakulam, en Inde, alors qu’il se trouvait entouré de proches, met fin à plus d’un demi-siècle de combat pour un Kenya libre et démocratique.

Avec le départ de Raila Odinga, le Kenya perd bien plus qu’un leader politique : il perd une conscience. Mais les valeurs qu’il a défendues — le dialogue, la justice et la dignité humaine — continueront d’éclairer le chemin d’une nation encore en quête de son idéal démocratique.

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