Madagascar plonge dans l’incertitude : Le président Rajoelina dissout l’Assemblée pour éviter sa destitution

À la veille d’un vote parlementaire décisif visant à le destituer pour abandon de poste, le président malgache Andry Rajoelina a pris une décision spectaculaire : dissoudre l’Assemblée nationale. Ce geste, annoncé depuis un lieu tenu secret, ravive les tensions dans un pays déjà ébranlé par une crise politique et militaire croissante.

La crise institutionnelle à Madagascar a franchi un nouveau cap ce mardi 14 octobre 2025. Alors que les députés s’apprêtaient à voter une motion de destitution pour « abandon de poste », la présidence a publié un décret officiel annonçant la dissolution pure et simple de l’Assemblée nationale. Cette mesure radicale, relayée sur la page Facebook de la présidence, survient après plusieurs semaines de contestations populaires et de divisions au sein de l’armée.

Depuis la disparition médiatique du chef de l’État à la fin septembre, une grande partie de la population et de la classe politique exigeait des explications sur son absence prolongée et sur la vacance du pouvoir. Les manifestations, d’abord pacifiques, ont rapidement pris une tournure politique, notamment après le ralliement d’une partie des forces armées aux mouvements de protestation.

Lundi, dans une brève allocution diffusée sur les réseaux sociaux, Andry Rajoelina avait rejeté toute idée de démission, évoquant la « nécessité de défendre la Constitution et l’ordre républicain ». Mais sa décision du lendemain, interprétée comme une manœuvre pour échapper à la destitution, a profondément divisé le pays.

Alors que la communauté internationale appelle au calme et à un retour au dialogue, Madagascar se retrouve à la croisée des chemins. Entre légitimité constitutionnelle et colère populaire, le bras de fer entre le président et les institutions pourrait bien redessiner le visage politique de la Grande Île dans les jours à venir.

Post a Comment

أحدث أقدم