C’est un tournant historique pour la Bolivie. Après vingt ans de domination du Mouvement vers le Socialisme (MAS), le pays vient d’élire un président centriste dimanche 19 octobre. Rodrigo Paz, fils de l’ancien chef d’État Jaime Paz Zamora, a remporté le second tour de la présidentielle avec 54,5 % des voix face à Jorge “Tuto” Quiroga. Son élection marque la fin d’un cycle politique entamé sous Evo Morales et ouvre une phase d’incertitude dans un contexte économique fragilisé.
La victoire de Rodrigo Paz symbolise la volonté de changement d’une population lassée par la stagnation et les tensions sociales. Héritier d’une lignée politique mais porteur d’un discours de renouvellement, le nouveau président s’est présenté comme le candidat du pragmatisme et du dialogue. Son succès s’explique autant par le déclin du MAS, miné par la crise économique, que par sa capacité à rassembler un électorat urbain en quête de stabilité. Cependant, sans majorité parlementaire, il devra composer avec une opposition encore influente, dans un climat de méfiance et de division.
La chute de la gauche historique, incarnée par Evo Morales et ses successeurs, s’est révélée spectaculaire : 3,1 % des voix seulement pour ce courant jadis hégémonique. La Bolivie semble vouloir tourner la page des grands discours révolutionnaires pour affronter les défis concrets d’une économie à bout de souffle, marquée par la baisse des exportations et une inflation record.
Entre espoir de renouveau et peur du vide, la présidence de Rodrigo Paz s’annonce comme une épreuve d’équilibre. Si la Bolivie veut réellement refermer le chapitre du socialisme d’État, elle devra surtout écrire celui d’une gouvernance efficace et apaisée.
إرسال تعليق