L’annonce de la nomination de Josaphat Elony à la tête de l’École Nationale des Délices a été accueillie avec une vive résistance au sein de la communauté éducative. Dès le 23 octobre, date prévue pour son installation, les membres de la Commission chargée de l’établissement ont pris la décision de renvoyer les élèves, invoquant le passage du cyclone Mélissa. Cependant, les autres écoles de la zone, y compris celles du centre-ville de l’Arcahaie, ont poursuivi leurs activités normalement, ce qui laisse croire à un boycott déguisé.
Le climat de tension s’est aggravé lorsque, le lundi 27 octobre, les élèves ont de nouveau été renvoyés, avec la promesse d’une reprise le 3 novembre prochain. Selon plusieurs sources locales, ces renvois successifs visent à retarder, voire empêcher, l’installation effective du nouveau directeur. Des enseignants et des parents d’élèves contestent ouvertement la décision du Ministère de l’Éducation nationale, estimant que le poste aurait dû revenir à un professeur de l’établissement, connaissant déjà son fonctionnement interne.
Pendant ce temps, plus de 500 élèves demeurent sans cours, dans l’attente d’un dénouement. Cette situation, au-delà des querelles administratives, met en lumière les faiblesses structurelles de l’éducation publique haïtienne, souvent victime d’ingérences, de luttes de pouvoir et d’un manque de concertation entre les autorités et les acteurs de terrain.
Si aucune mesure urgente n’est prise par les responsables éducatifs, cette crise risque de s’enliser, compromettant davantage l’avenir des enfants des Délices. L’école, censée être un lieu d’apprentissage et d’espoir, se transforme ainsi en champ de bataille administrative où les élèves payent le prix fort.
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