Dans un contexte de fragilité institutionnelle et de crise humanitaire prolongée, la Banque interaméricaine de développement (BID) a annoncé, ce mercredi 8 octobre 2025, l’octroi d’une subvention de 100 millions de dollars en faveur du renforcement du système de santé dans les trois départements du Grand Nord. Une initiative ambitieuse qui entend moderniser les infrastructures, redonner confiance aux populations et poser les bases d’une santé publique durable.
Après des années de désinvestissement et de désorganisation du secteur sanitaire, cette aide marque un tournant. Le programme, prévu sur 84 mois, cible les départements du Nord, du Nord-Est et du Nord-Ouest, régions souvent négligées dans les politiques de santé nationales. Il prévoit la réhabilitation et la construction de centres médicaux, la modernisation des équipements hospitaliers et la numérisation de la gestion sanitaire, un pas important vers une administration plus transparente et efficace.
La BID estime que près de 750 000 personnes bénéficieront directement de cette relance, avec une attention particulière accordée aux femmes vulnérables, aux personnes handicapées et aux déplacés internes. Des volets spécifiques visent également à renforcer la lutte contre le choléra, la tuberculose, le VIH/sida et d’autres maladies endémiques qui continuent de fragiliser les communautés locales.
Au-delà des infrastructures, le projet met l’accent sur la formation du personnel médical et la création d’un réseau de santé résilient, capable de résister aux crises futures — qu’elles soient sanitaires, politiques ou climatiques. Il s’inscrit dans la continuité des engagements de la BID depuis le séisme de 2010 et la pandémie de COVID-19, tout en cherchant à refonder la gouvernance du secteur autour de la transparence et de la durabilité.
Toutefois, la Banque n’a pas encore précisé la date de décaissement des fonds, un détail crucial pour concrétiser cette promesse dans un pays où les urgences sanitaires se multiplient.
Dans un Haïti meurtri mais debout, cette subvention apparaît comme une lueur d’espérance au cœur du chaos. Si la volonté politique accompagne les moyens financiers, le Grand Nord pourrait bien devenir le symbole d’une renaissance sanitaire — celle d’un pays qui cherche, envers et contre tout, à reconstruire la vie là où elle vacille.
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