Repérés au nord de Cap-Haïtien à bord d’un bateau en panne et surchargé, 191 Haïtiens ont été ramenés de force au pays par la Garde côtière des États-Unis. L’épisode met une nouvelle fois en lumière l’ampleur de l’exode face à l’effondrement social et sécuritaire d’Haïti.
Le voyage avait commencé dans l’espoir d’une vie meilleure, mais il s’est terminé par un retour forcé. Selon le Miami Herald, un navire américain a intercepté, vendredi dernier, une embarcation remplie de 191 migrants haïtiens, dérivant à une quarantaine de milles au nord de Cap-Haïtien. En panne et visiblement trop chargée, l’embarcation ne pouvait plus avancer. Les passagers, exténués, ont été transférés à bord du Cutter Spencer pour recevoir de l’eau, de la nourriture et quelques soins avant d’être ramenés vers les côtes haïtiennes ce mardi.
Les autorités américaines rappellent leur ligne de conduite : aucune entrée illégale par voie maritime ne sera tolérée. « Ceux qui tentent la traversée seront interceptés et renvoyés », a déclaré le lieutenant-commandant Cory Arsenault, représentant de la Garde côtière à Port-au-Prince. Les destinations précises des migrants restent incertaines, mais beaucoup visent la Floride, tandis que d’autres tentent leur chance vers les Bahamas ou les îles Turques-et-Caïques.
Ce rapatriement s’ajoute à une longue liste de retours forcés subis par les Haïtiens dans la région. En 2024, la République dominicaine en a refoulé près de 200 000. Depuis octobre 2024, les garde-côtes américains ont déjà renvoyé 603 personnes vers Haïti, sur fond de crise humanitaire majeure. Dans un pays où plus de 1,3 million de citoyens sont déplacés et où 90 % de la capitale est sous le joug de gangs armés, chaque départ en mer est un pari désespéré contre la mort et l’incertitude.
Pour ces migrants, l’horizon n’était pas seulement au-delà de la mer, mais surtout au-delà du chaos qui les étouffe. Hélas, les vagues les ont ramenés à la dure réalité.
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