Le Conseil présidentiel de transition (CPT) est confronté à une impasse institutionnelle. D’un côté, il doit statuer sur la révocation de plusieurs hauts responsables accusés de corruption, et de l’autre, il doit composer avec la présence de ses propres membres également poursuivis par la justice.
Le dilemme du CPT s’est accentué après que l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a indexé la ministre des Sports ainsi que deux directeurs généraux du Service National de Gestion des Résidus Solides (SNGRS). Tous sont accusés de faits de corruption, ce qui a ouvert la voie à une éventuelle révocation. Toutefois, la situation se complique davantage puisque trois conseillers du CPT, censés veiller à l’intégrité de l’appareil d’État, sont eux-mêmes inculpés pour des faits similaires.
Cette contradiction place le pouvoir de transition dans une posture politiquement inconfortable. Comment envisager d’écarter des responsables soupçonnés, alors que leurs éventuels remplaçants sont aussi poursuivis par la justice pour les mêmes motifs ? La complexité du problème se reflète dans la tenue d’un Conseil des ministres prévu ce mardi 30 septembre, au cours duquel des responsables déjà inculpés devront siéger, au nom de l’État, pour désigner d’autres responsables également mis en cause.
En définitive, cette situation illustre la profondeur de la crise de gouvernance et de légitimité en Haïti, où l’État se retrouve à arbitrer la corruption avec des acteurs eux-mêmes éclaboussés.
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