Au petit matin du dimanche 3 août 2025, le sanctuaire de l’orphelinat "Nos Petits Frères et Sœurs" à Kenscoff a été violé par une opération ciblée du gang Viv Ansanm. Sans tirer un coup de feu, les ravisseurs ont enlevé au moins six personnes, dont une humanitaire irlandaise, semant la terreur dans un espace jusque-là considéré comme inviolable.
Selon des sources concordantes, les assaillants ont défoncé un pan de mur pour pénétrer dans l’établissement situé à Sainte Hélène, avant de se diriger vers la section réservée aux enfants vivant avec un handicap. Dans une opération minutieusement exécutée, ils ont capturé Madame Gina, une ressortissante irlandaise en charge de cette unité, ainsi que plusieurs employés. Les enfants, traumatisés mais épargnés physiquement, ont été laissés sur place, livrés à eux-mêmes.
Ce nouvel acte de barbarie remet en question la capacité des autorités à garantir une sécurité minimale, même dans les zones montagneuses jugées moins exposées. Il met également en lumière la vulnérabilité croissante des institutions humanitaires, prises en étau entre la mission de solidarité et les violences des groupes armés. À Kenscoff, la peur s’est installée dans les couloirs d’un lieu autrefois synonyme d’espoir.
Alors que les familles et les collègues des victimes appellent à leur libération sans conditions, la communauté nationale et internationale s’interroge : que reste-t-il d’intouchable dans un pays où même les refuges des plus fragiles deviennent des cibles ? La réponse à cette question, tragiquement ouverte, déterminera la survie de l’action humanitaire en Haïti.
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