Sextoys interdits en Haïti : L’AGD ravive le débat entre morale publique et libertés privées

À la suite de récentes saisies de matériels qualifiés « obscènes », l’Administration générale des douanes (AGD) rappelle que l’importation de sextoys demeure prohibée en Haïti, conformément au Code douanier de 2023. Une mesure qui remet sous les projecteurs les tensions persistantes entre normes culturelles, santé sexuelle et droits individuels.

Lors d’une conférence de presse organisée mardi, les responsables de l’AGD ont souligné que l’article 42 du Code douanier interdit formellement l’entrée sur le territoire de tout objet jugé pornographique ou attentatoire à la morale publique. Les autorités ont expliqué que la saisie récente d’un lot de vibromasseurs et d’accessoires intimes résulte des opérations régulières de surveillance visant à contrer la contrebande. Elles rappellent également que, selon l’article 304, tout voyageur transportant ce type d’objet a l’obligation de les déclarer, faute de quoi ils sont automatiquement confisqués et considérés comme marchandise illégale.

Au-delà de la stricte application de la loi, cette clarification réanime un débat ancien : celui de la place des pratiques sexuelles dans une société où les normes religieuses et traditionnelles pèsent fortement sur les comportements. Certains observateurs y voient un frein à l’éducation sexuelle moderne, à l’autonomie corporelle et à la santé intime, tandis que d’autres saluent le maintien d’un cadre moral jugé nécessaire à la préservation des valeurs culturelles nationales. Le sujet divise à la fois les citoyens, les défenseurs des droits individuels et les acteurs de la santé publique.

Alors que l’AGD promet de renforcer encore le contrôle douanier, la question demeure entière : la loi reflète-t-elle la société d’aujourd’hui, ou la société est-elle encore tenue par des règles qu’elle n’a jamais osé remettre en cause ?

Post a Comment

Plus récente Plus ancienne