En confirmant la condamnation de Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bygmalion, la Cour de cassation met un terme à l’un des volets les plus emblématiques des dérives financières de la campagne présidentielle de 2012. L’ancien chef de l’État, déjà fragilisé par d’autres décisions, voit son marathon judiciaire se resserrer à mesure que s’approche son procès en appel dans le dossier du financement libyen.
Le 26 novembre 2025, la Cour de cassation a rejeté le dernier recours de Nicolas Sarkozy, rendant définitive sa peine d’un an d’emprisonnement — dont six mois ferme sous bracelet électronique — prononcée dans l’affaire Bygmalion. Cette décision confirme le rôle central de l’ancien président dans un système de dissimulation comptable visant à masquer près de 43 millions d’euros de dépenses de campagne, soit plus du double du plafond légal prévu par le Code électoral. Mis au point à travers un circuit de fausses factures entre l’UMP et la société Bygmalion, ce stratagème avait permis à l’équipe Sarkozy de contourner les règles démocratiques censées garantir l’équité entre les candidats.
Déjà condamné définitivement dans l’affaire des écoutes pour corruption et trafic d’influence, Nicolas Sarkozy voit donc s’empiler les décisions judiciaires comme autant de marqueurs d’une époque politique marquée par les excès, le sentiment d’impunité et l’endurance des réseaux d’influence. Et le calendrier ne lui laisse aucun répit : dans le dossier explosif du financement libyen présumé de sa campagne de 2007, il a déjà écopé en première instance de cinq ans de prison — dont deux ferme — et demeure sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès en appel prévu pour 2026. Ce nouveau front judiciaire pourrait peser bien plus lourd que l’affaire Bygmalion, en raison de la dimension internationale des accusations.
À l’heure où Nicolas Sarkozy s’apprête à publier Journal d’un prisonnier, ses démêlés judiciaires rappellent que la justice rattrape toujours, tôt ou tard, ceux qui pensaient pouvoir confondre pouvoir politique et privilèges personnels. Une page se tourne pour la droite française, mais l’onde de choc, elle, n’a pas fini de résonner.
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