Privée de stade national, piégée dans une capitale contrôlée à 85 % par les gangs et privée de rencontres à domicile depuis 2021, la sélection haïtienne a pourtant réussi l’improbable : décrocher sa deuxième qualification en Coupe du monde. Une performance sportive qui dépasse le football et devient un symbole de résistance nationale.
Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, la violence n’a cessé de s’intensifier en Haïti. Les Grenadiers ont dû affronter leurs adversaires loin de leurs supporters, faute de pouvoir jouer à Port-au-Prince, où le stade national a été envahi par des groupes armés en mars 2024. Pendant plus de quatre ans, l’équipe a disputé chaque match « en déplacement », traînant sur ses épaules l’angoisse d’un pays meurtri mais décidé à continuer d’exister sur la scène internationale. Malgré ce contexte vertigineux, les joueurs ont fait preuve d’une résilience exceptionnelle, transformant chaque rencontre en acte de résistance.
La qualification des Grenadiers pour la Coupe du monde 2026 dépasse la dimension sportive : elle porte un souffle d’espoir pour un peuple qui cherche des repères au milieu du chaos. Pour la diaspora comme pour ceux restés au pays, cette réussite témoigne de la force morale de la jeunesse haïtienne et rappelle qu’aucune fatalité ne peut venir à bout d’un peuple uni. Ce retour sur la scène mondiale ouvre une nouvelle page, celle d’un pays qui refuse d’abandonner sa dignité malgré les ténèbres.
Contre toute attente, Haïti vient de prouver que même dans la nuit la plus profonde, une victoire peut rallumer tout un peuple : les Grenadiers seront au rendez-vous mondial.
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