L’Organisation des citoyens pour une nouvelle Haïti (OCNH) interpelle une nouvelle fois les autorités : dix-huit ans après sa création, l’École de la Magistrature (EMA) n’a toujours pas de Conseil d’administration. Un dysfonctionnement majeur qui, selon l’organisation, affaiblit la formation des futurs magistrats et entretient l’inefficacité structurelle de la justice haïtienne.
Dans sa lettre adressée au ministre de la Justice, Dr Patrick Pélissier, l’OCNH dénonce une situation qu’elle juge « intenable » : l’EMA, institution censée incarner la rigueur et la modernité judiciaire, opère toujours sans organe de direction conforme à la loi de 2007. Cette vacance administrative prolongée empêche l’école de se doter d’une vision claire, prive la formation des magistrats d’un encadrement stratégique et entretient une gestion improvisée, loin des standards de transparence attendus d’une institution aussi essentielle.
L’organisation exhorte les autorités à agir rapidement en impliquant le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, les barreaux et des acteurs de la société civile pour installer enfin un véritable Conseil d’administration. Selon l’OCNH, seule cette structure pourra mettre fin au pilotage à vue de l’EMA, renforcer la qualité des formations et redonner confiance au public dans un appareil judiciaire en quête de crédibilité. Dans un contexte de crise institutionnelle généralisée, l’absence de gouvernance à l’EMA apparaît comme un symptôme parmi d’autres du malaise qui mine les fondements de la justice haïtienne.
Si rien ne change, prévient l’OCNH, l’École de la Magistrature risque de demeurer une institution essentielle… mais orpheline de direction — et un pays sans magistrats bien encadrés ne peut espérer une justice véritablement indépendante.
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