L’attaque menée contre des soldats américains postés autour de l’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince confirme la fragilité extrême du climat sécuritaire haïtien. Alors que les gangs étendent leur domination et que l’État peine à reprendre le contrôle, l’incident illustre une dangereuse escalade autour des infrastructures diplomatiques.
Selon les informations communiquées par le capitaine Steven J. Keenan, porte-parole de l’US Marine Corps, un groupe d’individus lourdement armés a ouvert le feu jeudi dernier en direction des Marines chargés de la protection extérieure de l’ambassade américaine. Les soldats ont immédiatement riposté, neutralisant la menace sans enregistrer de pertes dans leurs rangs. Ce nouvel épisode, survenu dans un secteur autrefois considéré comme relativement sécurisé, démontre la capacité croissante des groupes armés à défier non seulement les forces haïtiennes, mais également les dispositifs internationaux déployés dans la capitale.
La Police nationale d’Haïti n’a, pour l’instant, fourni aucune précision sur l’incident, alors même que les gangs contrôlent désormais environ 90 % de Port-au-Prince, imposant extorsions, tirs sporadiques et déplacements forcés. Washington, qui maintient l’ambassade ouverte malgré le contexte explosif, multiplie les avertissements à l’intention de ses ressortissants. Le Département d’État cite des risques « extrêmement élevés » de kidnapping, de violences graves et d’instabilité civile. Dans ce chaos grandissant, les Nations unies estiment que plus d’1,3 million de personnes ont été déplacées par les affrontements et l’insécurité généralisée, signe d’une crise humanitaire en expansion.
Si même les Marines deviennent la cible d’assaillants dans le cœur diplomatique de la capitale, quelle marge de manœuvre reste-il pour rétablir une stabilité réelle à Port-au-Prince ? L’attaque pose une question essentielle : jusqu’où ira l’effondrement sécuritaire avant qu’un sursaut décisif ne s’impose ?
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