Le dernier rapport de l’UNICEF, publié le 8 octobre 2025, tire la sonnette d’alarme : près de 680 000 enfants sont aujourd’hui déplacés à l’intérieur du territoire haïtien, fuyant les violences armées et l’effondrement des services publics. Ce chiffre, en hausse de 60 % depuis mars 2024, marque un niveau de déplacement jamais observé dans l’histoire récente du pays.
Au fil des mois, la violence des gangs s’est étendue bien au-delà de la capitale. De Carrefour à Croix-des-Bouquets, en passant par l’Artibonite, des familles entières ont été chassées de chez elles, leurs maisons incendiées ou occupées par des groupes lourdement armés. Dans cette fuite désespérée, les enfants sont les premières victimes : ils représentent désormais la majorité des personnes déplacées.
Dans les sites d’accueil improvisés, souvent installés dans des écoles ou des églises, les conditions sont dramatiques. Les enfants vivent entassés, sans eau potable, sans soins de santé, ni scolarisation. L’UNICEF signale une recrudescence inquiétante des violences sexuelles, du recrutement forcé par des groupes armés et de la désintégration du tissu familial.
Une génération menacée, un pays en quête d’espoir
Face à cette situation, l’agence onusienne appelle à une mobilisation urgente du gouvernement haïtien et de la communauté internationale. Elle plaide pour la protection des enfants, la restauration de la sécurité, la réouverture des écoles et l’accès à l’aide humanitaire.
Selon les observateurs, il ne s’agit plus seulement d’une crise sécuritaire, mais d’une crise humanitaire totale qui compromet l’avenir du pays. Sans action rapide, les conséquences psychologiques et sociales pourraient anéantir les perspectives de développement d’une génération entière.
« C’est une génération que nous risquons de sacrifier », avertit un représentant de l’UNICEF. Dans le tumulte des violences et l’indifférence croissante du monde, les enfants haïtiens portent désormais le poids d’un pays en ruine — un pays qui doit, plus que jamais, retrouver le chemin de la paix, de la justice et de l’espoir.
Enregistrer un commentaire