La Cour d’appel de Port-au-Prince a rouvert, ce lundi 13 octobre 2025, l’instruction sur l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse. En annulant l’ordonnance rendue par le juge Walther Wesser Voltaire, elle a désigné le juge Denis Cyprien pour reprendre l’enquête, avec pour mission de revisiter le dossier « dans la forme et dans le fond ».
Quatre ans après la nuit tragique du 7 juillet 2021, l’affaire de l’assassinat de Jovenel Moïse connaît un nouveau rebondissement. La Cour d’appel de Port-au-Prince a estimé que le travail du juge d’instruction Walther Wesser Voltaire nécessitait une révision complète. Cette décision ouvre la voie à une nouvelle phase d’investigations plus étendue, avec la création d’une commission rogatoire internationale chargée d’entendre plusieurs personnalités mentionnées dans le dossier. Parmi elles figurent la veuve de l’ancien président, Martine Moïse, leur fils Joverlein, l’ancien directeur général de la Police nationale, Léon Charles, ainsi que le Premier ministre Ariel Henry. Les auditions devraient avoir lieu en Haïti et à l’étranger, notamment aux États-Unis, au Canada et en République dominicaine.
Pour de nombreux observateurs, cette relance judiciaire traduit une volonté manifeste de sortir d’une impasse qui a terni la crédibilité de la justice haïtienne. Elle ouvre aussi la possibilité d’un examen plus rigoureux des liens, complicités et zones d’ombre qui continuent d’entourer ce dossier symbolique. Le nouveau juge instructeur, Denis Cyprien, se trouve désormais face à un chantier colossal : redonner sens à une enquête que beaucoup pensaient définitivement enterrée.
Alors que la population attend des réponses claires sur le meurtre du chef de l’État, la justice haïtienne joue une partie décisive pour sa propre légitimité. Si le travail du juge Cyprien parvient à éclairer les responsabilités, ce sera bien plus qu’un progrès judiciaire — ce sera un pas vers la vérité, et peut-être, vers la réconciliation nationale.
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