L’aviation civile haïtienne traverse une zone de turbulence. La FAA américaine envisage de prolonger, au-delà du 8 septembre 2025, l’interdiction des vols commerciaux entre les États-Unis et Port-au-Prince. C’est ce qu’a révélé Réginald Guignard, directeur général de l’OFNAC, dans une interview à Radio Métropole.
Depuis l’attaque armée contre plusieurs avions civils en novembre 2024, l’aéroport international Toussaint Louverture fonctionne comme une forteresse assiégée. La suspension des liaisons directes avec les compagnies américaines, qui devait être temporaire, menace de devenir structurelle. Au-delà de la sécurité aérienne, cette paralysie perturbe la vie quotidienne : familles séparées, étudiants bloqués, diaspora frustrée et tourisme inexistant.
Les opérateurs économiques, eux, parlent d’une hémorragie. Le transport de marchandises passe désormais par des circuits détournés et coûteux, souvent via la République Dominicaine. Même les voyageurs les plus déterminés doivent emprunter des routes risquées pour atteindre Cap-Haïtien, seul point de départ vers Miami grâce à Sunrise Airways. Dans ce contexte, le ciel haïtien se transforme en symbole de la crise nationale : fermé, fragile et inaccessible.
Si Washington confirme la prolongation de l’interdiction, Haïti s’exposera à une coupure durable avec son principal partenaire aérien, aggravant encore l’impression d’un pays prisonnier de ses propres turbulences.
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