Un citoyen américain condamné pour avoir alimenté la crise haïtienne avec des armes dissimulées dans des voitures

Jean Wiltene Eugene, un Américain de 57 ans originaire de Floride, a écopé d’une peine de prison pour avoir organisé l’envoi illégal d’armes à feu vers Haïti. Une affaire symptomatique d’un trafic transnational qui nourrit l’insécurité chronique dans l’île.

La justice fédérale américaine a rendu son verdict ce 24 juillet 2025 : Jean Wiltene Eugene passera les deux prochaines années et demie derrière les barreaux, avec une amende de 20 000 dollars à payer, pour avoir orchestré l’exportation clandestine d’armes vers Haïti. Entre 2020 et 2021, ce résident de Key West, en Floride, a profité de l’envoi de véhicules vers son pays d’origine pour y cacher des armes à feu, dissimulées derrière des produits de consommation banals. L’enquête, menée par plusieurs agences fédérales, a mis au jour un stratagème méthodique : faux documents, compartiments secrets et trafic déguisé en commerce légitime.

L’homme a reconnu avoir fait sortir des États-Unis plusieurs armes enregistrées à son nom, qu’il aurait ensuite transférées à sa station-service en Haïti. Son arrestation en mai 2024 et son plaidoyer de culpabilité ont permis d’alléger sa peine, initialement passible de 10 ans d’incarcération. Mais son cas illustre une réalité plus vaste : selon les Nations Unies, des centaines de milliers d’armes illégales circulent actuellement en Haïti, dont une majorité provient des États-Unis. Cette porosité des frontières alimente directement la montée en puissance des gangs armés dans des zones clés du pays.

Au-delà de la condamnation d’un individu, cette affaire met en lumière les ramifications d’un trafic international qui transforme des citoyens ordinaires en acteurs involontaires du chaos haïtien. Elle renforce l’urgence pour Washington et Port-au-Prince de renforcer la traque des routes clandestines et d’assécher les canaux qui arment la violence.


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