TPI de Port-au-Prince : Une relocalisation sans justice, dénonce l’OCNH

Trois mois après l’annonce de son transfert à Delmas, le Tribunal de Première Instance (TPI) de Port-au-Prince reste figé dans l’inaction. L’Organisation Citoyenne pour une Nouvelle Haïti (OCNH) tire la sonnette d’alarme face à un dysfonctionnement qui compromet gravement l’accès à la justice.

Selon l’OCNH, ce transfert, censé assurer la continuité des services judiciaires, s’est transformé en mirage administratif. Sans locaux adéquats, sans salles d’audience fonctionnelles, ni conditions de sécurité suffisantes, le tribunal ne peut ni juger, ni accueillir dignement les citoyens en quête de justice. Résultat : les procès sont suspendus, les délais judiciaires explosent, et les détenus sont maintenus en prison sans verdict. Cette situation, selon l’organisation, alimente l’impunité et décrédibilise davantage un système déjà profondément fragilisé.

Dans un contexte de crise économique, de désengagement international et de déficit de gouvernance, l’OCNH estime qu’un signal fort doit être envoyé. Elle invite l’État haïtien à prioriser la justice dans l’allocation de ses maigres ressources. À ses yeux, le rétablissement d’un pouvoir judiciaire opérationnel est l’une des conditions fondamentales au rétablissement de l’ordre démocratique et institutionnel dans le pays.

L’inaction prolongée autour du TPI de Port-au-Prince n’est pas qu’un problème logistique : c’est un abandon de mission républicaine. Pour l’OCNH, si la justice reste en exil, c’est toute la société haïtienne qui glisse vers le chaos.


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