C’est une chute brutale pour une figure bien connue de la sphère politico-économique haïtienne. Dimanche, l’agence américaine de l’immigration et des douanes (ICE) a confirmé que Pierre Réginald Boulos a perdu son statut de résident légal aux États-Unis. La raison invoquée : des omissions graves dans son dossier, notamment le fait d’avoir passé sous silence ses liens présumés avec des réseaux de violence et de déstabilisation en Haïti. « Le citoyen haïtien Pierre Réginald Boulos a négligé de mentionner sa campagne de violence et de soutien aux gangs sur ses documents de candidature », a précisé ICE dans une note publique.
Ce développement intervient alors que les États-Unis renforcent leur vigilance envers les individus soupçonnés de participer à l’instabilité dans les Caraïbes. L’ICE a par ailleurs annoncé que Boulos pourrait prochainement être remis aux autorités haïtiennes, précisant — non sans ironie — qu’il serait « chaleureusement accueilli » par l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC). Cette dernière aurait déjà ouvert plusieurs dossiers concernant son enrichissement et son rôle supposé dans des circuits de financement opaque.
Si l’expulsion est exécutée, elle pourrait faire date dans les rapports entre les autorités américaines et les élites haïtiennes. Mais elle soulève aussi une interrogation majeure : Haïti saura-t-elle transformer ce retour forcé en véritable opportunité de justice, ou verra-t-on, une fois encore, l’ombre de l’impunité recouvrir les scandales d’État ?
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