Une nouvelle vague de violences dans le Bas-Artibonite a jeté sur les routes près de 14 885 personnes depuis le 16 juillet 2025. Face à l’inaction des autorités haïtiennes, les déplacés se réfugient tant bien que mal dans des zones rurales surpeuplées, pendant que la crise humanitaire s’aggrave à vue d’œil.
Les attaques simultanées dans les sections rurales de Dessalines et Verrettes ont plongé des milliers de familles dans l’errance. Fuyant balles, incendies et pillages, elles se sont regroupées à Poste Pierrot, un petit coin de campagne transformé en refuge de fortune. La solidarité communautaire est à bout de souffle, les ressources sont insuffisantes, et les victimes s’entassent dans des conditions sanitaires déplorables. À chaque nouvelle journée sans aide, la peur, la faim et la maladie s’installent un peu plus.
Alors que les rapports s’accumulent sur les meurtres de policiers, les attaques de convois et les batailles rangées entre gangs, l’État haïtien semble paralysé. Ni mobilisation officielle, ni mesure d’urgence, ni plan de réponse humanitaire n’a été communiqué. Dans l’intervalle, la violence se répand au-delà de l’Artibonite, gagnant le Plateau Central, notamment Mirebalais et Saut-d’Eau, menaçant de transformer l’ensemble du territoire en zone de non-droit. Pendant ce temps, les déplacés se battent simplement pour survivre.
Face à cette tragédie silencieuse, le mutisme des institutions devient une complicité. L’abandon de ces milliers de citoyens trahit l’effondrement de l’autorité publique. En Artibonite, comme ailleurs, les Haïtiens apprennent à survivre sans État — mais à quel prix ?
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