Alors que les Haïtiens vivent sous la menace constante des gangs, que les écoles ferment les unes après les autres, et que la faim gagne du terrain, le Conseil présidentiel de transition a organisé en grande pompe l’inauguration de l’ambassade de Colombie à Port-au-Prince, ce 18 juillet 2025. Un événement protocolaire perçu par beaucoup comme un symbole de déconnexion entre les dirigeants et les réalités quotidiennes du peuple.
La cérémonie, tenue dans la capitale sous haute sécurité, a rassemblé plusieurs figures politiques haïtiennes et le président colombien Gustavo Petro, venu spécialement pour l’occasion. Discours fleuris, ruban tricolore, hymnes et poignées de mains : tout y était. Mais au-delà de l’image diplomatique soignée, la population s'interroge sur l'utilité réelle de cette représentation étrangère dans un pays où les institutions sont paralysées, les services publics en lambeaux et la majorité des citoyens livrés à eux-mêmes.
Pendant que les officiels sabrent le champagne, des familles fuient les zones rouges de Port-au-Prince, les élèves n’ont plus de bancs où s’asseoir, et des milliers de déplacés dorment à même le sol. Cette inauguration, loin de rassurer ou d’inspirer l’espoir, illustre plutôt une gouvernance centrée sur les apparences internationales, pendant que la maison Haïti continue de brûler.
Diplomatie ou diversion ? Pour beaucoup d’Haïtiens, ce faste diplomatique est perçu comme un affront à la souffrance collective, une preuve de plus que le Conseil présidentiel gouverne à distance des douleurs du peuple, avec pour seul compas l’agenda international.
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