Dans une lettre adressée au sénateur Marco Rubio, Joverlein Moïse alerte sur la manipulation du système judiciaire haïtien par des intérêts privés. Il demande expressément aux autorités américaines de bloquer l’extradition de suspects clés du meurtre de son père, redoutant qu’un retour en Haïti ne scelle définitivement le sort de la vérité.
Quatre ans après l’assassinat brutal du président Jovenel Moïse, son fils Joverlein sort du silence pour dénoncer une justice haïtienne devenue, selon lui, l’instrument docile d’un petit cercle de puissants. Dans une lettre rendue publique le 25 juillet 2025, adressée au sénateur américain Marco Rubio, il demande aux États-Unis de conserver sur leur sol les principaux suspects du complot. Son message est clair : extrader ces détenus vers Haïti, c’est les offrir à leurs commanditaires.
Pour Joverlein Moïse, les racines de l’impunité sont profondes. Il évoque sans détour l’existence d’un « pacte du silence » entre certains oligarques et des magistrats corrompus. Ces réseaux, selon lui, seraient les véritables architectes de l’instabilité chronique du pays, et auraient tiré profit de l’élimination de son père. En maintenant ces individus hors de portée de la justice haïtienne, il espère que les procès menés aux États-Unis puissent au moins préserver un minimum de transparence et de rigueur.
Ce plaidoyer de Joverlein Moïse intervient alors que plusieurs acteurs internationaux commencent à douter de la capacité d’Haïti à juger des crimes d’envergure. Le système judiciaire haïtien est rongé par la peur, le clientélisme et l’absence d’indépendance. Dans ce contexte, son appel à la vigilance résonne comme une tentative de sauver ce qui peut encore l’être : un bout de vérité, une trace de mémoire, un fragment de justice.
Le combat de Joverlein Moïse n’est pas seulement celui d’un fils endeuillé. C’est celui d’un citoyen qui refuse de voir la mort de son père se dissoudre dans les compromissions diplomatiques et le cynisme politique. En interpellant un sénateur influent comme Marco Rubio, il pose une question dérangeante : et si, à défaut de pouvoir juger en Haïti, c’était ailleurs qu’il fallait sauver l’honneur de la justice ?
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